A l'origine, la cité est un comptoir phénicien du nom de IKOSIM, et qui est latinisé (ICOSIUM) durant les périodes romaine, vandale, et byzantine. Alger, connue sous l'appellation "Régence d'Alger", est dirigée pendant trois siècles par les janissaires (milice turque).
Du 10éme au 15éme siècle Alger subit la domination de tous les prétendants qui se sont disputés le pouvoir au Maghreb central. Vers la fin du 15éme siècle, Alger comme les autres villes du littoral maghrébin subit le contre coup de la "Reconquista" espagnole. La population s'accroît avec l'arrivée de nombreux émigrés andalous et la ville s'agrandit. Face à la persistance de la croisade chrétienne, la population d'Alger sollicite la protection des frères Barberousse qui s'installent à Alger en 1516.
Pendant cette période "Ottomane", le siége du gouvernement et de l'administration se situait au Palais de la Jenina, dans la partie basse de la ville. S'y installeront les Beylerbeys de 1534 à 1585, les Pachas de 1585 à 1659, les Aghas de 1659 à 1971 et, enfin, les Deys de 1671 à 1817. Il est ensuite transféré à la Casbah Jusqu'en 1830. Capitale du pays durant la période 1529-1830, Alger est une place forte disposant d'une flotte redoutable qui lui confére une autorité sans égale en mer.
Du 16éme au 19éme siècle, de luxueuses demeures de dignitaires et de hauts fonctionnaires se construisent dans la partie basse de la ville: Dar Hassan Pacha, Dar Aziza, Dar Mustapha Pacha. Cette partie de l'agglomération devient le quartier des affaires. Une grande rue commerçante se développe, allant de la porte Bab El oued à la porte Bab Azzoun. C'est la zone des souks, assez proche du Palais de la Jenina. A la veille de l'occupation française, Alger, s'étend, dans la partie comprise entre la rue Benganif, le boulevard Hahkad, la citadelle (Casbah) et le port, soit 3200 mètres de remparts avec cinq portes qui l'enferment. Les faubourgs constituent la campagne avec de belles villas enfouies dans un cadre de verdure et de vastes jardins qui font l'admiration des Européens. La ville haute, le Djebel comme on l'appelle, constitue la vraie ville avec ses mosquées, ses zaouïas et ses rues étroites.
L’expansion et l’aménagement de la ville d’Alger pendant le colonialisme français :
A-les routes.
Au lendemain de la conquête de 1830, deux ressources s'offrent aux Français, celle d'occuper les habitations mauresques, de s'adapter à leur architecture et celle d'en démolir quelques-unes pour construire des voies carrossables et des places pouvant servir aux rassemblements de troupes et aux marchés.
La topographie de la ville peut, grâce au voisinage du port, avoir un plus grand intérêt économique. Ainsi, c'est dans cette zone qu'il y a le plus de transformations. On commence par quelques démolitions entre Bab-Azoun et la Marine, ainsi que dans la rue des Souks pour permettre aux chariots de circuler librement.
On continue le tracé des rues Bab-Azoun, Bab el Oued et de la Marine qui ont été auparavant simplement élargies. Pour les deux premières, on construit des rues à arcades et on fait adopter l'établissement de galeries, de façon à lutter contre les rayons du soleil. Aussi l'ouverture de deux autres rues est décidée : celles de Chartres et des Consuls afin d'établir une communication entre les portes Nord et Sud au cas où les rues Bab-Azoun et Bab el Oued aient été rendues inutilisables.
B- L’habitat :
En ce qui concerne l'habitat, les Français logent dans la haute ville, dans la plupart des maisons qui se trouvent le long des remparts. On poursuit l'européanisation de la ville musulmane; aménager les constructions mauresques semble être le meilleur programme d'utilisation de la cité. Ainsi, dès 1839, la partie basse de la ville tend à disparaître, démolitions et expropriations contribuent à donner un aspect nouveau à ce quartier. L'immigration d'Européens est importante. Tous les nouveaux venus commencent d'abord par occuper les maisons mauresques qui sont transformées pour répondre à des exigences nouvelles. Ces maisons transformées deviennent bientôt des bâtisses insalubres et mal aérées. Lors de son voyage, Napoléon III fait une enquête personnelle qui a pour résultat d'arrêter les démolitions de la vieille ville. Le rapport dit que la haute ville doit rester telle quelle. La démolition de la haute ville s'arrête. On commence à s'apercevoir qu'il est difficile de greffer une ville européenne sur une ville musulmane. Le temps seul se charge alors de modifier l'aspect de la ville.
La ville s’agrandit donc peu à peu, et les quartiers d’Alger ressemblent tout à fait à des quartiers parisiens, chacun a ses habitations de types haussmanniens avec les lieux nécessaires à la vie publique (jardin, église, mairie, école). Les anciennes villas ottomanes somptueuses sont utilisées comme des maisons secondaires réquisitionnées par les grandes familles françaises.
A partir de 1903, l’administration française demande le respect de la culture indigène, c’est ainsi que le style néo mauresque est né. (Exemple : grande poste). L’embellissement de la ville est accentué pendant les années 1930 (centenaire de la conquête de l’Algérie). C’est un moyen pour justifier la colonisation et de montrer sa réussite. Pour cela, on construit des musées (musée des beaux arts), des jardins (jardin d’essais), des lieux artistiques (villa abd eltif).
c- les moyens de transport :
Chemin de fer : En 1892 la Compagnie des Chemins de Fer sur Routes de l'Algérie (CFRA) est fondée. L'un d'entre eux est centré sur Alger. Il se compose d'une ligne côtière traversant Alger par les boulevards le long du port.
Tramway : En 1892 la Compagnie des Tramways Algériens (TA) est créée afin de constituer un réseau purement urbain dans Alger. Une longue ligne est construite, parallèle aux lignes des CFRA, mais à l'intérieur de la ville.
Trolleybus : En complément de la ligne de tramways des TA, une nouvelle ligne de trolleybus est mise en service.
Parallélisme avec Saigon :
Saigon, appelé de nos jours Hồ-Chí-Minh-Ville (à partir de 1975), est la première ville du Viet Nam, située à proximité du delta du Mékong. Cette ville est la métropole du sud du pays. Pendant la colonisation, elle était la capitale de
Saigon, appelé de nos jours Hồ-Chí-Minh-Ville (à partir de 1975), est la première ville du Viet Nam, située à proximité du delta du Mékong. Cette ville est la métropole du sud du pays. Pendant la colonisation, elle était la capitale de
l'Indochine française (Cochinchine). Et de ce fait Saigon a gardé beaucoup de traces, à travers son architecture, de cette période coloniale.
Nous trouvons donc des similitudes entre Alger et Saigon. Notamment l’architecture des rues, des moyens de transports, des quartiers et même du mode de vie.
« Les rues et les trottoirs du haut quartier étaient immenses. Un espace orgiaque, inutile était offert aux pas négligents des puissants au repos. Et dans les avenues glissaient leurs autos caoutchoutées, suspendues, dans un demi silence impressionnant. [...] le circuit des tramways évitait scrupuleusement le haut quartier. C'aurait été inutile d'ailleurs qu'il y eût des tramways dans ce quartier-là de la ville, où chacun roulait en auto. […] C'était même les circuits de ces tramways qui délimitaient strictement l'éden du haut quartier C'était encore à partir de ces trams bondés qui, blancs de poussière, et sous un soleil vertigineux se traînaient avec une lenteur moribonde, dans un tonnerre de ferraille, qu'on pouvait avoir une idée de l'autre ville, celle qui n'était pas blanche ». (Description de Saigon par Marguerite Duras, extrait de son livre Barrage contre le Pacifique publié en 1950.
[…] « Saigon ressemble tout à fait à une petite ville du sud de la France. Le tracé de la ville comporte des rues larges ombragées de beaux arbres, et son animation est tout à fait différente de celle d’une ville coloniale anglaise d’orient. C’est une petite cité gaie et plaisante. Elle possède une salle d ‘opéra d’une blancheur éclatante […], laquelle donne sur une large avenue, ainsi qu’un hôtel de ville tout neuf. Devant les hôtels, des terrasses accueillent, à l’heure de l’apéritif, un grand nombre de français. […]. Des victorias passent à toute allure, tirées par deux poneys et des automobilistes klaxonnent. Le soleil darde ses rayons dans un ciel sans nuages et l’ombre se fige, écrasée de chaleur ». (Vision de Saigon, par Somerset Maugham ; extrait du livre Un Gentleman en Asie, publié en 1930).
Alger, de nos jours :
Malgré les traces qu’a laissé la colonisation, il existe, de nos jours, des changements importants dans l’architecture d’Alger. Certaines constructions ont changé de fonctions (exemples : Les églises transformés en mosquée ou en musée : Sacré Cœur, notre Dame d’Afrique, ketchaoua) d’autres ont été ou vont être démolies (exemple : l’immeuble la Parisienne à Alger centre) et la majorité des noms des rues, des places et des boulevards ont été modifiés.
Nous trouvons donc des similitudes entre Alger et Saigon. Notamment l’architecture des rues, des moyens de transports, des quartiers et même du mode de vie.
« Les rues et les trottoirs du haut quartier étaient immenses. Un espace orgiaque, inutile était offert aux pas négligents des puissants au repos. Et dans les avenues glissaient leurs autos caoutchoutées, suspendues, dans un demi silence impressionnant. [...] le circuit des tramways évitait scrupuleusement le haut quartier. C'aurait été inutile d'ailleurs qu'il y eût des tramways dans ce quartier-là de la ville, où chacun roulait en auto. […] C'était même les circuits de ces tramways qui délimitaient strictement l'éden du haut quartier C'était encore à partir de ces trams bondés qui, blancs de poussière, et sous un soleil vertigineux se traînaient avec une lenteur moribonde, dans un tonnerre de ferraille, qu'on pouvait avoir une idée de l'autre ville, celle qui n'était pas blanche ». (Description de Saigon par Marguerite Duras, extrait de son livre Barrage contre le Pacifique publié en 1950.
[…] « Saigon ressemble tout à fait à une petite ville du sud de la France. Le tracé de la ville comporte des rues larges ombragées de beaux arbres, et son animation est tout à fait différente de celle d’une ville coloniale anglaise d’orient. C’est une petite cité gaie et plaisante. Elle possède une salle d ‘opéra d’une blancheur éclatante […], laquelle donne sur une large avenue, ainsi qu’un hôtel de ville tout neuf. Devant les hôtels, des terrasses accueillent, à l’heure de l’apéritif, un grand nombre de français. […]. Des victorias passent à toute allure, tirées par deux poneys et des automobilistes klaxonnent. Le soleil darde ses rayons dans un ciel sans nuages et l’ombre se fige, écrasée de chaleur ». (Vision de Saigon, par Somerset Maugham ; extrait du livre Un Gentleman en Asie, publié en 1930).
Alger, de nos jours :
Malgré les traces qu’a laissé la colonisation, il existe, de nos jours, des changements importants dans l’architecture d’Alger. Certaines constructions ont changé de fonctions (exemples : Les églises transformés en mosquée ou en musée : Sacré Cœur, notre Dame d’Afrique, ketchaoua) d’autres ont été ou vont être démolies (exemple : l’immeuble la Parisienne à Alger centre) et la majorité des noms des rues, des places et des boulevards ont été modifiés.
Anciennes appellations (exemples)/Nouvelles appellations (exemples)
Escalier de l'Amirauté/Dib Omar
Bab Azzoun/Ouanouri Mohamed
Bastion Central/Colonel Amirouche
Bologhine/Houcine Bou Rahla
Bouzareah/Colonel Lotfi
Boulevard Bru/Boulevard des Martyrs
Place Bugeaud/Place Emir Abd El Kader
Camille-St-Saëns/Mohamed V
Escalier Dennié/Khelifa Boukhalfa
Place Général Joalland/Place du 1er Mai
Place Clemenceau/Mustapha Khodja Ali
Place Jeanne D’Arc/Place des Nations Unies
Boulevard de Lyon/Boulevard Belouizdad
Rue Michelet/Rue Didouche Mourad
Rovigo/Debih Cherif
Sadi-Carnot/Hassiba Ben Bouali
Telemly/Salah Bouakouir
Boulevard de Verdun/Haddad Abderrezak
Quartier Ruisseau/El Annasser
Sources utilisées :
Cours d’Histoire sur le colonialisme français (exemple de l’Algérie).
Livre « architecture algérienne » collection art et culture.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alger
http://jmph.blog.lemonde.fr/2007/07/15/promenades-algeriennes-1-alger/ (photos)
http://www.revuelabyrinthe.org/document1493.html
http://www.ebabylone.com/encyclopedie_Alger.html
http://www.cosmovisions.com/monuAlger.htm
http://home.nordnet.fr/~jcpillon/piedgris/Transports%20oranais.html
http://www.algeriantourism.com/reportage_photos/casbah/index.htm (photos)
http://www.palaisdesrais-bastion23.dz/Transformations%20francaises%20La%20Casbah%20dAlger.htm
http://membres.lycos.fr/samtig/alger.htm
http://www.alger-roi.net/Alger/documents_algeriens/culturel/pages/56_casbah_actuelle.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4-Chi-Minh-Ville (Saigon)
http://belleindochine.free.fr/saigon.htm (Saigon)
NB : Les photos présentées sont essentiellement des cartes postales ou des anciennes photos que l’on a scannées.
Mounira, Hannah, Rym et Djallal
4 commentaires:
Bonjour, je voudrais tout d'abord vous féliciter pour ce travail fourni que je trouve assez riche en histoire et informations relative à notre chère capitale qu'est Alger.
Je voudrais juste amener quelques corrections.
Le boulevard du Telemly a été certes rebaptisé rue Salah Bouakouir mais depuis les années 80 a encore été modifié en Krim Belkacem.
quant à l'origine du mot Telemly, il est semble-t-il d'origine berbère:"Thala Oumely" qui signifie "la source de la pente".
2ème point: les églises du Sacré Cœur et Notre Dame d'Afrique n'ont jamais été transformées en mosquées et elles ne feront jamais l'objet d'une démolition.
J'espère que ces petits points vous servirons, c'est ce dont je me suis souvenue.
Je vous souhaite une bonne continuation ;)
Merci pour ces précisions et vos encouragements.
Bonne continuation
E.A.
bonjour;je trouve votre travail sur alger genial.je me permet juste d'apporter quelques precisions.le boulevard telemly a été rebaptisé boulevard krim belkacem en 1992 par le defunt president boudiaf.
merci pour votre atention et bonne continuation.
Non, nous n'étions pas pendant 3 siècles dominés par les janissaires. c'est tellement faux, j'en suis le uc par terre.
Nous nous sommes débarrassé des Ottomans en 1564! Et officiellement arrêté d'être dans l'empire Ottoman en 1710! Révisez svp
Ce que vous écrivez c'est la propagande coloniale, et pas la vérité.
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