mardi 22 avril 2008

Henri ALLEG - La Question






Henri ALLEG


Il est né à Londres en 1921. C'était un journaliste franco-algérien. Il a été membre du PCF (Parti Communiste Français) et directeur d'Alger Républicain.

En 1940, il s'installe en Algérie et il milite au sein du parti communiste algérien.

En 1951, il devient directeur du quotidien algérien républicain.

Il entre dans la clandestinité en 1955, date d'interdiction de son journal. Cependant, il continue de transmettre des articles en France dont certains seront publiés par l'Humanité.

Il fut arrêter le 12 juin 1957 par les parachutistes de la 10ème DP au domicile de Maurice AUDIN son ami, arrêté la veille et qui sera torturé à mort.Henri ALLEG a été séquestré un mois à El-Biar où il fut torturé et subit un interrogatoire mené après une injection de penthotal (sérum de vérité). Il a ensuité été transféré au camp de Lodi où il est resté un mois. Puis à Barberousse, la prison civile d'Alger.C'est la qu'il écrira La Question, dissimulant les pages écrites en les transmettant à ses avocats.Trois ans après son arrestation, Henri ALLEG a été inculpé d'"atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat" et de "reconstitution de ligne dissoute" et, condamné à 10ans de prison. Il a été transféré en France et incarcéré à la prison de Rennes. Profitant d'un séjour en hôpital, il en profitera pour s'évader.
Aidé par des militants communistes, il rejoindra la Tchécoslovaquie.

Il revint en France après les Accords d'Evian, puis en Algérie où il participa à la renaissance du journal Alger Républicain. Devenu "Persona Non Grata" en Algérie, il se réinstalla en France en 1965.

En 2005, Henri Alleg co-signa une lettre au Président de la République, demandant à l'Etat français de reconnaître l'abandon des harkis en 1962.
Il est actuellement membre de la présidence d'honneur du Pôle de renaissance communiste en France.




SON OUVRAGE, LA QUESTION

Dans La Question, il raconta sa période de détention et les sévices qu'il y subit, en pleine guerre d'algérie. Tout d'abord publié en France aux Éditions de Minuit, l'ouvrage fut immédiatement interdit. Nils Andersson le réédita en Suisse, quatorze jours après l'interdiction frappant en France en mars 1958. Malgré son interdiction en France, ce livre contribua considérablement à révéler le phénomène de la torture en Algérie.Quelques extraits du livre :

[...] Alors, me dit-il, ça ne te suffit pas ? On ne te lâchera pas. · genoux ! " De ses énormes battoirs, il me giflait à toute volée. Je tombai à genoux, mais j'étais incapable de me maintenir droit. J'oscillais tantôt à gauche, tantôt à droite : les coups d'Erulin rétablissaient l'équilibre quand ils ne me jetaient pas contre le sol : " Alors, tu veux parler ? Tu es foutu, tu entends. Tu es un mort en sursis ! [...]

[...] Lorca m'attacha sur la planche : une nouvelle séance de torture électrique débutait. " Ce coup-ci, c'est la grosse gégène ", dit-il. Dans les mains de mon tortionnaire, je vis un appareil plus gros, et dans la souffrance même je sentis une différence de qualité. Au lieu des morsures aiguës et rapides qui semblaient me déchirer le corps, c'était maintenant une douleur plus large qui s'enfonçait profondément dans tous mes muscles et les tordait plus longuement. J'étais crispé dans mes liens, je serrais les mâchoires sur mon bâillon et gardais les yeux fermés. Ils s'arrêtèrent, mais je continuais à trembler nerveusement. [...]

[...] On me poussa dans la cuisine et là on me fit allonger sur le potager et l'évier. Lorca m'entoura les chevilles d'un chiffon mouillé, puis les attacha fortement avec une corde. Tous ensemble, ensuite, ils me soulevèrent pour m'accrocher, la tête en bas, à la barre de fer de la hotte au-dessus de l'évier. Seuls mes doigts touchaient le sol. Ils s'amusèrent pendant un moment à me balancer de l'un à l'autre, comme un sac de sable. Je vis Lorca qui allumait lentement une torche de papier à la hauteur de mes yeux. Il se releva et tout à coup je sentis la flamme sur le sexe et sur les jambes, dont les poils s'enflammèrent en grésillant. Je me redressai d'un coup de reins si violent que je heurtai Lorca. Il recommença une fois, deux fois, puis se mit à me brûler la pointe d'un sein. [...]
Ce livre est très émouvant et représentatif de la torture en Algérie aussi cruelle soit elle, Henri Alleg la décrit simplement mais intensément, en la dénonçant.

(...)

MARGOT margot lisa LISA

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